Charleroi et Waterloo morne plaine

12 février 2012

Charleroi et Waterloo morne plaine

Après une semaine ensoleillée (bien que très froide) et donc idéale pour la pratique de l’aéronautique, les conditions de ce dimanche 12 février sont loin d’être bonnes.
Levé dès potron-minet j’examine les premiers TAF de la journée : Plafond ok mais visibilité limitée à 7000 mètres. Légères chutes de neige à partir de l'après-midi.
Au programme du jour, deux navigations : Charleroi pour me familiariser avec un espace contrôlé et ensuite un solo vers Saint-Trond. Pour le solo, je peux oublier vu les conditions météo !
Après le traditionnel SMS de Benjamin pour confirmer le vol, je quitte la maison pour Namur.
Arrivé à l’aérodrome, je rencontre Claude, l’instructeur de mes débuts, qui examine avec inquiétude les dernières prévisions météo. Il doit faire son « pipe-line » et les conditions sur Anvers ne sont pas bonnes. Entretemps, la visibilité sur Charleroi est tombée à 6000 mètres !
Benjamin arrive quelques minutes plus tard pour un briefing sur la phraséologie en espace contrôlé.

« J’espère que tu a bien lu le document que je t’ai envoyé ? »

Il s’agit d’un manuel de radiotéléphonie qui fait plus de 250 pages. Rien que d’y penser, les bras m’en tombent.

« Tu ne devais pas tout lire, uniquement les passages nécessaires pour la navigation du jour. »

Le problème est de parvenir à identifier les passages en question.

J’explique ensuite ma préparation : entrée par Presles Sart-Eustache, atterrissage à Charleroi, sortie par le point Zoulou, navigation vers le Lion de Waterloo, retour par Gembloux.

Nous décollons de la piste 06 en direction du point d’entrée Presles Sart-Eustache de la zone de contrôle de Charleroi.
Les communications radio s’avèrent difficiles, les contrôleurs parlent très rapidement et attendent une réponse quasi immédiate à leurs requêtes. Il me faut à chaque fois plusieurs secondes pour comprendre ce que me demande la tour. Celle-ci s’impatiente et me demande de répondre.
Atterrissage sur la piste 25, trop rapide, heureusement que la longue piste me permet de rester longtemps à ras du sol pour perdre de la vitesse.
Ouf, j’ai à peine quitté la piste que la tour me demande de changer de fréquence pour Charleroi Ground qui prend le relais pour les avions au sol.
Nous nous parquons au pied de la tour de contrôle et quittons l’avion pour prendre un café. Benjamin est frigorifié (il fait encore -10°). En ce qui me concerne, je sue à grosses gouttes !

« Ici tu joues dans la cour des grands ! » me lance Benjamin. Il est vrais qu'à côté d'un 737, le Cessna 152 passe pour un Playmobil aux pieds de Shrek.

Notre OO-TMC devant la tour de Charleroi.

Après avoir enregistré le vol, nous devons passer au détecteur de métaux + scanner avant de pouvoir rejoindre notre avion (sécurité oblige, Charleroi est un aérodrome international). J’ai le rare privilège d’être le roi du détecteur de métaux : je sonne à chaque fois. J’ai eu donc droit, comme d’habitude, à la fouille dans les règles de l’art :-(
Charleroi Ground nous indique ensuite la plateforme où nous allons procéder aux essais moteurs avant de décoller. Changement de fréquence vers Charleroi Tower qui nous autorise à décoller en nous dépêchant. Stressés les contrôleurs et du coup … moi aussi ;-)
Je prend un cap 45 pour rejoindre le point Zoulou avant de virer en direction de la butte du Lion de Waterloo.

Deux petits tours afin de permettre à Benjamin de prendre ces splendides photos !

Passage par la place de Céroux qui est célèbre pour ses décollages de montgolfières. Cette fois, c’est Benjamin aux commandes et moi le photographe.

La plus grande et plus belle place du Brabant Wallon.

Passé au dessus de Louvain-La-Neuve, je respecte scrupuleusement le cap 120 que j’avais calculé.
Au moment de couper la E411, je détecte quelque chose d’anormal. Il est totalement impossible de devoir traverser la E411 avec un cap 120 et comme destination Gembloux ! Je revérifie mon cap qui est pourtant bien 120°. Mon compas magnétique par contre indique tout autre chose ! Et oui, j’ai oublié de resynchroniser mon directionnel avec le compas magnétique après les virages autour du Lion de Waterloo. Le gyroscope du directionnel ne fonctionne pas correctement lors de virages à grande amplitude.
Je prends donc mon cap 120 mais ai beaucoup dérivé par rapport à ma route initiale. Gembloux devrait se trouver sur ma droite mais je ne trouve pas la ville.
Après quelques minutes, surprise, une agglomération droit devant traversée par un large fleuve. C’est Namur, j’ai raté Gembloux et dépassé ma destination à savoir l’aérodrome de Namur que j’ai grand peine à retrouver.
Au dessus de l’aérodrome, (re)surprise, Benjamin me fais de coup de la panne moteur. J’arrive trop haut et trop vite malgré 30° de flaps. Je suis obligé de faire un « go around ». Au deuxième passage, Benjamin souhaite me faire une démonstration de la « glissade ». Il s’agit d’incliner fortement l’avion dans un sens en contrant au pied dans l’autre sens pour au final voler droit. L’intérêt de la manœuvre est qu’elle permet de perdre rapidement de l’altitude sans gagner en vitesse.
J’expérimente la technique lors d’un troisième passage avant d’immobiliser l’avion.

Une superbe navigation mais j’en ai bavé ce dimanche !