Cessnaoui, c'est fini !

Le 26 juin dernier marquait le troisième anniversaire du blog Cessnaoui et pratiquement 4 années depuis mes débuts dans l’aviation.

Je me suis déjà longuement attardé dans divers articles sur mon instruction et ne vais pas recommencer …
Par contre, il est bon de prendre du recul et de tirer quelques conclusions sur les deux dernières années : voler en tant que pilote privé.

Les « tops » :

• Voler … des ses propres ailes … c’est la liberté et reste malgré le temps qui passe, une énorme satisfaction et un plaisir rarement égalé.
• Voler, c’est également prendre du plaisir à préparer ses navigations, étudier les cartes, préparer son log de nav ...
• Voler, c’est redécouvrir la Belgique d’un autre point de vue. Un même paysage est toujours différent en fonction des saisons et de la lumière.
• Voler, c’est apprendre à maîtriser une machine et surtout apprendre à se maîtriser.
• Voler, c’est partager ses expériences … (ce blog y contribue)
• Voler, c’est une discipline.

Les « tips » :

• Cette activité exige du temps, de la patience, de la persévérance et un entrainement régulier.
  Pour rappel, 50% des élèves en instruction ne vont pas jusqu’au bout de la formation. De ceux qui obtiennent la licence de pilote privé, 50% ne voleront plus après la première année. Le nombre moyen d’heures de vol annuel d’un pilote privé dépasse à peine le minimum légal pour conserver la licence.
• Difficile de voyager en avion.
  Le PPL est totalement adapté pour faire une petite promenade aérienne. Par contre, voyager est beaucoup plus difficile. Le titulaire d’un PPL(A) doit en effet rester en conditions VMC (= bonne visibilité). En d’autres mots, pour pouvoir voyager, il faut s’assurer que la météo soit bonne au départ, en route et à l’arrivée. Pas garanti dans nos régions ! 
  Prenons l’exemple d’un simple vol aller-retour Namur-Le Touquet avec une nuit sur place. Il faut réserver l’avion pour deux jours, un hôtel pour la nuit, espérer que la météo soit clémente, prendre le risque de partir et ne pas pouvoir rentrer le lendemain suite à du brouillard de mer qui cloue les pilotes VFR au sol ! Les passagers pourraient encore rentrer en train … mais il faut une bonne âme pour ramener l’avion dès que possible. Bref, pas évident.
  La solution à ce problème est de passer une qualification IFR qui permet de voler par mauvais temps. La formation est malheureusement très lourde et couteuse et donc non rentable pour le pilote du dimanche que je suis.
  On parle d’une formation « Light IFR » destinée spécialement aux pilotes privés. Malheureusement celle-ci n’existe pas encore dans la pratique.
• De vieux avions et une veille technologie.
  La flotte des aéroclubs en Belgique est globalement vieillissante. Je vole sur des avions qui ont entre 30 et 40 ans. Certes, ils sont bien entretenus et certifiés mais l’investissement dans des machines plus récentes ne serait pas du luxe ! D’un point de vue sécurité d’abord mais également pour se familiariser avec des techniques plus modernes comme le « glass cockpit ».
  Petit exemple : Les avions d’aéroclubs actuels sont équipés, pour la navigation, des instruments suivants :
      - La boussole -> inventée avant Jésus-Christ
      - Le gyrocompas -> inventé en 1852 par Léon Foucault
      - L’ADF -> développé après la deuxième guerre mondiale
      - Le VOR -> qui date des années 1950.
  Cela permet de parfaitement naviguer ... mais il y plus moderne comme technologie. Pas étonnant que les pilotes emmènent tous un iPad (Apple, année 2010) équipé d’un GPS !
  Je constate qu’en France, certains aéroclubs commencent à remplacer leurs bons vieux « Robin » par des machines du 21^ième siècle. Qu’attendons nous pour en faire autant en Belgique ?

Une autre grande satisfaction de ces 3 dernières années est le blog Cessnaoui ! J’ai pris beaucoup de plaisir à partager l’expérience de ma formation au rythme d’un article par semaine et j’ai également reçu beaucoup de feedback positif.

Alors, Cessnaoui c’est fini ?

Le but initial du blog était de partager l’expérience de ma formation PPL qui est à présent terminée depuis deux ans. Certes, un pilote a toujours quelque chose à apprendre, une expérience à partager car le sujet est inépuisable …
D’un autre côté, je ne vais pas vous raconter ma 12^ième navigation vers Sovet par beau temps (même si celle-ci s’avère très agréable) car cela risquerait de lasser mes lecteurs.
En conclusion, le rythme d’un article par semaine ne s’avère plus nécessaire.
Je vous propose donc de ralentir la cadence et de ne publier que lorsque l’actualité le justifie vraiment.

Cessna non ?

C'est cela ... oui, Cessna oui !

Comments

[jadorejadhere]

Allez, bonnes vacances, profite bien, reviens nous avec de nouvelles et belles aventures. Si tu manques d'inspiration, fais-moi signe, après les moules du Touquet, je ferais bien un Tour de France gourmand, un périple en Suisse valaisanne, et et et... pourquoi pas une qualif' sur avion d'altitude, hhhmmmm tu me vois venir ???

[La farfouille de]

Tout blog connait une crise mais quand on a commencé, il est difficile de décrocher tout à fait. Peut-être entendrons-nous parler plus souvent de toi sur facebook.

L'aventure, c'est l'aventure....

[Graziano]

Cessnaoui, c'est fini ! Ah non, alors ! Cessnaoui, se ralentit ! D'accord ! Bien à vous, amitiés.