La préparation de mon premier passager
« Chers passagers, toutes nos excuses pour les deux heures d’attentes dans le hall d’aéroport surchauffé. Notre avion étant provisoirement rafistolé, nous allons pouvoir décoller. Notre élève pilote étant encore en écolage, nous vous recommandons de bien attacher votre ceinture. »
Je savoure chaque matin cette publicité radio pour une célèbre marque d’automobile …
L’encre de ma licence de Pilote Privé n’est pas encore totalement sèche qu’il me faut me préparer à mon premier vol avec passager. Passager au singulier puisque qu’en Cessna 150, le pilote + une personne = avion complet.
Me préparer et surtout préparer mon passager : physiquement, psychologiquement.
Les conseils de Benjamin me reviennent en tête avec en haute priorité les phrases à éviter de prononcer à haute voix :
- Il fait trop chaud et on est trop lourd, cet avion ne monte pas !
- On va toucher avant le seuil de piste !
- Oups, j’ai confondu le taxiway et la piste !
- Il me semble que ce moteur fait un drôle de bruit !
- Je n’arrive pas à régler la fréquence !
- Quelle brume, on n’y voit rien !
- Ah tiens, je ne l’avais pas vu celui-là !
- Voyons pour l’essence : on va voler deux heures, la capacité de chaque réservoir est de 19 gallons, ils semblent à moitié pleins. C’est combien de litres encore un gallon ?
- Tiens, l’huile est juste en dessous du minimum !
- Ou se cache donc ce p…. de terrain ?
Il me faut tout d’abord équiper mon passager d’un splendide casque commandé sur Internet.
- « Pourquoi tu ne m’a pas pris le même modèle que toi ? »
- « Euh, le mien est un casque a réduction de bruit active, cela coûte beaucoup plus cher ! »
- « Quoi ? Et mes pauvres petites oreilles alors ? Elles ne méritent pas un casque de luxe ? »
- « Mais ma biche … »
Ensuite prévoir l’accessoire indispensable : le petit sac en papier.
Vendredi, première séance de "chair flying" pour mon futur passager : viser l'intérieur du sac ...
Pour suivre inciter son passager à suivre la formation e-learning « Apprendre les bases du pilotage en 45 minutes » sur le site de l’AOPA. Il semblerait que ce soit un facteur de longévité en cas d’indisposition du pilote.
Maintenant, attendre une météo clémente pour m’envoyer en l’air avec mon premier passager qui est en fait une passagère : madame Cessnaoui.
C'est cela ... oui, Cessna oui !
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