Progress-check

Samedi 21 avril 2012. Cela fait presque une semaine que la météo n’est pas terrible. Averses de pluie, grêle et même parfois un coup de tonnerre sont au rendez-vous. Est-ce que le vol aura lieu ? La visibilité est excellente et entre deux averses il devrait être possible de voler.

Vol particulier aujourd’hui que j’appréhende quelque peu : il s’agit d’un « progress-check ».

Le « progress-check » est un vol effectué avec un autre instructeur que Benjamin dans le but d’évaluer ma progression. Aujourd’hui, il s’agit d’Edwin qui est le CFI (Chief Flight Instructor) d’Aeromotion. Edwin est l’instructeur de plus expérimenté de l’école et a la réputation auprès des élèves pilote de ne pas laisser passer la moindre erreur.

Après avoir préparé l’avion, Edwin me demande d’effectuer un premier tour de piste 24. Ensuite, même chose « flapless ». En ce début de vol, il ne dit pas grand-chose et je ne sais pas trop comment interpréter ce silence. Cela ne va pas durer.

Nous poursuivons ensuite avec deux exercices de panne moteur au dessus du terrain. J’arrive trop court au premier suite à une mauvaise estimation de la direction du vent en altitude.

Nous prenons ensuite la direction de Daussoulx avant d’entamer une petite séance de vol lent.

Edwin attire mon attention sur la beauté du paysage. En effet, une averse avance lentement depuis le sud et la lumière sur la Meuse est magnifique. Je reste néanmoins concentré sur mes exercices.

On continue avec les trois types de « stall » : normal, avec flaps 20° lors du virage en finale, avec flaps 40°. Edwin me signale que je lève beaucoup trop le nez lors de mes « stall » et qu’il est possible de les faire de manière beaucoup plus douce et donc mieux contrôlée. Nous répétons quelques fois l’exercice. 

- « Regarde plus dehors, tu pilotes trop aux instruments : Encore un pilote Microsoft ! »
- « Vu que je suis informaticien, cela me semble couler de source. »
 

Un pilote Microsoft ? Ou ça ?

Nous faisons encore une panne moteur au dessus de la campagne Namuroise. Cette fois, j’arrive trop haut. »

- « Quel champ avait-tu choisi pour te poser ? »
- « Nous sommes juste au dessus, j’ai mal estimé la hauteur, mais ce n’est pas grave, il y a un autre champ plus loin qui conviendra parfaitement. Il faut juste contourner le petit arbre à l’entrée. »

Ensuite, virages à 45° dans les deux sens.

- « Bon, on rentre à Namur. »

Une dernière panne moteur au dessus du circuit, nous dégageons la piste 24.

- « Tu oublies ton after landing checklist. »

Exact, je remonte aussitôt les flaps, coupe le transpondeur, le réchauffeur carbu et bascule l’interrupteur des landing lights. Sauf que l’on a fait un exercice de panne moteur juste avant de se poser et que les landing lights n’étaient pas allumées. En basculant l’interrupteur machinalement, je les ai donc allumées au lieu de les éteindre.

Cette erreur n’a pas échappée à Edwin qui me le signale aussitôt. 

- « C’est exact, j’ai allumé au lieu d’éteindre. Heureusement, il ne s’agit que des landing lights. »
- « Imagine-toi sur un avion avec train d’atterrissage rétractable et que tu fasses la même erreur avec l’interrupteur du train. »
- « … »

Nous poursuivons avec le débriefing du vol. Edwin m’explique en détail toutes mes erreurs et comment les éviter. Il me donne également de précieux conseils au sujet de l’exercice de panne moteur.

- « Bon, pour le progress-check c’est OK ! Tu continueras à apprendre à corriger tes erreurs toute ta vie de pilote. » 

YES !

C'est cela ... oui, Cessna oui !

Comments

[J'adore j'adhère]

Eh ben, ca rigole pas ! Visiblement, c'était pas mauvais, c'était TRES mauvais..