Solo vers Overboelare et Courtrai
Dimanche 11 mars 2012, la météo prévoyait brumes et brouillards … il fait en réalité un temps splendide pour la saison.
Arrivée à Namur à 9h00 pour une navigation solo vers Courtrai. Benjamin, encore mal réveillé, examine scrupuleusement ma préparation tout en m’expliquant que cette navigation est relativement longue et que je devrai me poser sur un aérodrome inconnu.
Je lui explique ensuite avoir choisi Overboelare comme “point tournant”. Il s’agit d’un petit aérodrome pour planeur juste au sud de Grammont.
“Tu ne trouveras jamais Overboelare. Il s’agit d’une piste en herbe au milieu de champs et de bois. Tu ferais mieux de prendre la ville de Grammont comme point tournant.” me rétorque Benjamin.
Je prends le pari. Ma mission du jour sera donc de prendre une photo de l’aérodrome d’Overboelare.
Décollage de la 06 en direction de … Gembloux cette fois. Ensuite changement de cap vers Overboelare. La visibilité est excellente et je retrouve rapidement mes points de repères au sol tout au long de ma navigation. Une seule exception : les ruines de l’Abbaye de Villers-La-Ville que je n’ai pas réussi à localiser.
Benjamin a perdu son pari ! J’ai trouvé l’aérodrome d’Overboelare très facilement.
La piste en herbe d'Overboelare est bien visible à droite sur la photo. En arrière plan, la ville de Grammont.
L’arrivée sur Courtrai est une autre paire de manches. Il s’agit d’un aérodrome non contrôlé mais dont la taille respectable nécessite l’application de procédures quasi identiques à celles d’un espace contrôlé.
La première étape consiste à passer à la verticale du point Sierra. Il s’agit d’un échangeur entre deux autoroutes situé au sud de l’aérodrome. Reste ensuite à passer à la verticale du terrain que j’ai beaucoup de difficultés à repérer. La piste se trouve au milieu d’un zoning industriel et je m’attendais à un espace beaucoup plus dégagé. Scrutant désespérément les environs, je jette un regard sur ma roue gauche et découvre la piste juste en dessous de l’avion.
Entrée en circuit, downwind, base, finale et je pose l’avion en douceur. Tout en freinant, je me rends compte que j’aurais du mieux étudier la carte d’aérodrome afin de savoir quelle sortie de piste utiliser. J’en repère une à ma gauche mais celle-ci est fermée par une barrière. J’examine donc rapidement ma carte et découvre que j’aurais du prendre celle juste en face à ma droite. Il me faut donc rouler jusqu’à la suivante quelques centaines de mètres plus loin. A ce moment, Kortrijk radio me lance le message “OO-TMC, expedite vacate”. En d’autres mots : “Grouille-toi de dégager la piste”. Désolé monsieur, mais je fais ce que je peux.
A peine sorti sur le taxiway et arrêté au “holding-point” que la tour me lance “OO-TMC, hold on position, traffic coming from your left”. Et de fait, un autre avion remonte le taxiway sur ma gauche. Encore un message de la tour : “OO-TMC, taxi to apron”. Ce mot barbare désigne en fait le parking pour avion. Arrivé à hauteur de celui-ci, je découvre qu’il n’y a pas beaucoup de place. Où vais-je donc pouvoir garer mon petit Cessna 152 ?
J’ai à peine le temps de me poser la question que l’opérateur me lance “OO-TMC, park your plane near the fire truck, please avoid being on the taxiway”. J’ai du le faire répéter car je ne m’attendais pas à ce que l’on me parle d’un camion de pompier dans un contexte aéronautique.
Le Cessna 152 OO-TMC au parking à côté d'un jet privé !
Et voici la blague du jour : j’ai réussi à trouver la piste d’Overboelare. J’ai également réussi à trouver l’aérodrome de Courtrai et m’y poser. J’ai réussi à parquer l’avion à côté du camion de pompier sans déborder sur le taxiway. Mais je n’ai pas réussi à trouver l’entré du bureau de navigation à Courtrai !
Celui-ci est toujours indiqué par un panneau représentant la lettre C sur fond jaune. Le panneau est bien visible sur la tour mais cette dernière est entièrement clôturée et toutes les portes verrouillées et cadenassées par d’énormes chaines !
Impossible de trouver l'entrée du bureau de navigation !
Après avoir cherché pendant 10 minutes, je décide finalement que Courtrai n’est pas intéressé de recevoir ma taxe d’atterrissage et retourne donc préparer mon C152 pour le retour. Après avoir communiqué à la tour mon intention de taxier en vue d’un décollage pour Namur, je m’attend à entendre un hurlement dans mon casque vis à vis de ma taxe impayée. Et bien non “please proceed”. Je roule donc sur le taxiway en direction de la piste 06 lorsque je me retrouve nez-à-nez avec une camionnette. Selon la réglementation, les avions sur taxiway ont priorité sur les voitures. Je le sais … mais est-ce que le monsieur dans sa camionnette en a été informé ? Et bien oui, le véhicule se range sur le côté et le conducteur me lance un geste amical.
Retour vers Namur sans le moindre problème. J’en profite pour prendre quelques photos et, cette fois, repère l’Abbaye de Villers-La-Ville.
On distingue (en très petit) les ruines de l'Abbaye de Villers-La-Ville.
Cliquez sur la photo pour agrandir.
Passé Gembloux, je contacte Namur qui m’explique qu’un largage de paras est prévu dans deux minutes. Je décide donc de faire un aller retour entre le rond-point Didi et Gembloux pour attendre que le largage se termine.
Au total, j’ai attendu presque trente minutes à tourner en rond dans la région de Gembloux. Benjamin m’expliquera plus tard comment procéder pour se poser sans risquer de gêner les parachutistes mais en attendant, je n’ai pas envie d’en prendre un sur l’hélice !
Une fois posé à Namur, j’attends le retour de Benjamin qui s’est offert une petite séance de vol acrobatique.
Je lui montre immédiatement ma photo de l’aérodrome d’Overboelare : “Mais non, ce n’est pas Overboelare ça ! Tu as photographié une prairie quelconque !” me dit-il en rigolant. Pas du tout, la preuve est la présence insolite d’un vieux DC4 en bout de piste.
La navigation complète à l'échelle de la Belgique. Cela commence à devenir sérieux.
Une vue plus détaillée. Bleu = trajet aller, rouge = retour.
Cliquez sur l'image pour agrandir.
Le prochain vol se fera avec instructeur. Je dois préparer une navigation vers Spa. Benjamin me demande également de déjà réfléchir à ma grande Nav.
C'est cela ... oui, Cessna oui !
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